Environnement... tant de questionnements !, Science & sport : se dépasser

Pollution et sport ne font pas bon ménage

Faire du sport décrasse les poumons?

Dans les grandes villes, c’est plutôt l’opposé. Sportifs citadins, attention! Nos conseils pour bouger en toute tranquillité. 

Irritations des voies respiratoires, toux, crises d’asthme… Les risques liés aux expositions à une forte pollution sont nombreux et augmentent lors d’une activité physique intense. «Faire du sport crée une hyper ventilation et favorise ainsi la pénétration en profondeur des particules», explique l’allergologue Christine Sauvage-Delebarre, de l’hôpital lillois Saint-Vincent-de-Paul. De plus, les sportifs respirent principalement par la bouche. L’air n’est alors pas filtré par le nez; ils absorbent donc plus de polluants.
Mais ce n’est pas une raison pour arrêter le sport! Dans un pays comme la France, la pollution n’atteint des pics sérieux qu’une dizaine de jours par an. Il est donc possible de combiner la pratique du sport avec certaines précautions. En 2014, l’association indépendante ATMO Nord-Pas-de-Calais, qui assure la surveillance de la qualité de l’air dans la région comptabilise 17 épisodes de pollution aux particules PM10 (dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) : «15 à l’échelle régionale et 2 restreints à l’agglomération dunkerquoise». De plus, les zones de fortes émissions sont facilement identifiables.

Patrick Augustin, ingénieur de recherche au laboratoire physico-chimie de l’atmosphère à l’université du Littoral Côte d’Opale, livre ses conseils.

Mieux vaut pratiquer une activité sportive le matin que le soir.

L’atmosphère est divisée en plusieurs couches, qui communiquent peu les unes avec les autres en raison de leurs paramètres physiques différents. La couche limite atmosphérique est la masse d’air directement en contact avec la surface de la terre. C’est là où les polluants sont concentrés et bloqués. «La nuit, cette couche a une très faible épaisseur, en moyenne 200 à 300 mètres. Lorsque le soleil se lève, la chaleur crée de la turbulence [l’air est brassé], l’épaisseur de la couche augmente jusqu’à un kilomètre, les polluants s’homogénéisent et leur concentration diminue à l’altitude où les joggeurs courent.»

Éviter les journées très chaudes.

«Lors d’une canicule, les températures sont importantes, il y a peu de vent et une forte stabilité de l’atmosphère. L’air n’est donc pas renouvelé par des échanges verticaux.» Les polluants restent alors près de leurs sources d’émission.

Privilégier les journées venteuses.

«Les concentrations de polluants sont liés aux effets météorologiques. Plus il y de vent, plus il y a du transport de polluants. Au contraire, lorsqu’il n’y a pas de vent, les polluants stagnent en basse altitude.» De plus, c’est beaucoup plus agréable de faire un effort physique intense avec une brise rafraîchissante sur son visage!

Ne pas faire de sport près des sources d’émissions de pollution.

Un dernier conseil qui semble évident mais qui n’est pourtant pas toujours suivi par les sportifs amateurs. Ne pas courir le long des grands axes routiers, par exemple.

En savoir +

Le séminaire “La santé respiratoire du sportif : Rôle de l’environnement” le 02 juin 2016

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